Voyage en Normandie pour quelques dentellières du groupe de la MJC de Saint-Héand

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Le 3 juillet dernier, à 5 h du matin, le départ était donné pour quelques dentellières du groupe de la MJC. Belle escapade en Normandie qui allait emmener notre groupe de quinze personnes composé de quelques dentellières de chacun des 3 groupes de Saint-Héand, La Fouillouse et Firminy, au Congrès organisé par l’OIDFA –Organisation Internationale de la Dentelle au Fuseau et à l’Aiguille- à Caen, dans le Calvados.

 

Il faut savoir que, depuis le début des années 1970 qui ont vu le renouveau de la pratique de la dentelle au fuseau, il s’agit du deuxième congrès international organisé en France. Il n’était donc pas question de manquer une si belle occasion, sachant que le prochain congrès, XVIème du nom, aura lieu en Australie (un peu trop loin pour nous…)

 

Le premier jour nous a permis d’arriver vers 16 h à Alençon, ville dentellière par excellence où la dentelle à l’aiguille « la Reine des Dentelles, Dentelle de Reines » vient d’être inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. La visite guidée du Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle a été pour celles qui ne connaissaient pas encore cette technique dentellière une révélation. En effet, l’exécution de la dentelle à l’aiguille est totalement différente de celle de la dentelle au fuseau. Elle se réalise sur un « velin », avec simplement un fil très fin et une aiguille. L’apprentissage en est très long. Il est pratiquement impossible, pour une même personne, de connaître toutes les étapes de fabrication de cette dentelle, et il faut insister sur le fait que, pour réaliser un petit carré d’un centimètre de côté, 7 heures environ sont nécessaires !…

 

Le deuxième jour fut consacré à la visite guidée de la Maison des Dentelles d’Argentan puis, à quelques pas de là, à la rencontre exceptionnelle avec Sœur Colette, responsable de l’atelier de dentelle à l’aiguille de l’Abbaye Notre-Dame. Six religieuses Bénédictines travaillent chaque jour à la réalisation de pièces admirables et uniques et sont les seules à détenir jalousement le secret du Point d’Argentan (et cela dure depuis Colbert !…) Les visiteurs sont reçus au parloir, mais la grille qui nous sépare de notre « maîtresse dentellière » est vite oubliée, tant Sœur Colette nous parle de sa vie religieuse avec simplicité et sait nous faire partager son savoir, son expérience et sa passion pour la dentelle, non sans une pointe d’humour et un sourire qui rendent sa gaité naturellement contagieuse. Ce fut, pour nous tous, un grand moment de bonheur.

 

Troisième jour : Bayeux et la visite de son musée de la Tapisserie de Bayeux, qui, malgré son nom, est en fait une broderie sur toile de lin de 0,50 m x 70 m. Elle nous raconte l’épopée de Guillaume allant conquérir l’Angleterre, avec toutes les péripéties que cette expédition comporte, en ce XIème siècle.

 

Après un repas pris à Arromanches et la visite de sa célèbre plage où eut lieu le débarquement allié en 1944, Madame Le Délezir nous accueille à Courseuilles sur Mer dans son petit musée de la dentelle. Dentelle polychrome, au fuseau, de soie et de fil d’or et d’argent…. Là aussi, que des merveilles, avec, en prime, l’histoire surprenante de cette collection, sauvée par miracle du bombardement de Caen.

 

Puis direction Dives-sur-Mer : ici nous pouvons admirer, dans le cœur historique de la ville transformé en « village dédié aux arts », une collection d’ombrelles et de masques en dentelle.

 

Le quatrième jour fut consacré entièrement au congrès de la dentelle à Caen. C’est une chance, pour nous dentellières, de pouvoir assister à un tel évènement. Plus de cent pays y exposent des pièces exceptionnelles et dévoilent leur savoir-faire, leur technique grâce à des dentellières expertes. Malgré le barrage de la langue, les dentellières du monde entier se comprennent et peuvent communiquer sur leur passion. C’est très impressionnant. Sans parler des nombreux stands où chacun et chacune peut s’approvisionner en fils, outillage, fournitures, patrons et livres nécessaires à la confection d’ouvrages riches et variés.

 

Dans la ville de Caen se tenaient, en parallèle, plusieurs expositions plus belles et intéressantes les unes que les autres. Dans l’impossibilité de tout voir, il a fallu faire des choix. Retenons l’exposition dans l’Abbaye aux Hommes, actuel hôtel de ville, des œuvres des MOF et des régions dentellières de France, et, au château de Guillaume le Conquérant, celle intitulée « Quand la mode ne tient qu’à un fil », exposition magnifique, dans un cadre pour le moins exceptionnel.

 

Le dernier jour, 7 juillet, voyait revenir notre groupe, après une visite rapide, en chemin, de la ville de Tours. Que de beaux souvenirs, et l’envie de vite reprendre nos carreaux pour réaliser, nous aussi, de beaux ouvrages de dentelle.

Le PROGRES du 12 juillet 2012

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